En sortant de notre studio, il fallait marcher environ dix minutes pour arriver au Cap Ferrat – et là, si on est muni d’un plan interactif, et bien sûr si on sait le lire, on trouve alors de superbes endroits qui ne sont repérés dans aucun guide touristique 🙂 Tel était notre cas – et c’est ainsi qu’on a découvert la plage de Grasseuil, une étroite bande de sable mélangé aux gravillons, coincée entre les édifices du début du dernier siècle.
La petite suite qui accompagne ce post a été réalisée à l’entrée de cette plage. À côté d’une sinueuse ruelle qui y menait, une des villas avait un jardin, très joli et soigné, aux plantes exotiques – j’y ai reconnu de plantes tropicales et subtropicales: des palmiers, des oléandres, des fougères, ainsi que plusieurs plantes d’aloé véra. Et si on y ajoute une clôture peinte en blanc, des éléments en fer forgé, une belle lumière du soir et mon joli modèle – vous voyez ce que ça donne au niveau des photos 🙂
Sans contexte particulier, ces images me font remonter plusieurs souvenirs à ma mémoire qui me transportent bien loin du flair azuréen. Et en premier lieu, je pense à l’excursion au Jardin botanique de Moscou que j’ai faite à l’âge de neuf ans.
Après les année passées, les impressions se sont estompées – mais je me souviens du principe de sa composition : il y avait des cerisiers ornementaux qui fleurissent spectaculairement au printemps, des érables aux feuillages changeants selon les saisons, des pins nains taillés en nuages pour accentuer les paysages en miniature, des ruisseaux et des étangs où nagent des carpes aux couleurs chatoyantes, de sinueux chemins entre des pierres plates disposées irrégulièrement, des ponts en bois laqué rouge et des maisonnettes de thé – et tout cela, au cœur de Moscou, en plein milieu du climat continental russe 🙂
Le lien de ma deuxième association avec ces images est nettement plus évident : ce sont les souvenirs des plantations d’aloe véra aux qui surgissent dans ma tête – des rangées régulières d’épaisses feuilles vert-gris qui contrastent avec de la terre de couleur rouge-ocre des déserts de Curaçao. L’aloe vera s’est parfaitement adapté aux conditions climatiques, arides et sèches. En on voit plusieurs, bien grandes, dissipées un peu partout sur toute l’île. Derniers vestiges de l’époque coloniale, les murs de pierre qui les entourent délimitent les parcelles et protègent les plants des vents forts qui soufflent bien souvent à travers de cete île désertique.
Les plantations soutiennent une tradition vieille de plusieurs siècles – dans le passé, c’était une des principales cultures prisées par les exportateurs grâce à ses propriétés médicinales. Aujourd’hui encore, certaines plantations continuent de produire du gel sur base d’aloe vera pour les besoins de l’industrie cosmétique.