Grâce à notre vision, nous voyons le monde en couleurs, ce qui fait que les photos en couleur nous semblent très attractives. Tant que les appareils numériques d’aujourd’hui enregistrent par défaut les images en couleur, ils les rendent extrêmement accessibles.
La photographie de couleur fournit la possibilité de transmettre la richesse du monde qui nous entoure, mais impose également une grande responsabilité en faisant réfléchir sur l’impact des couleurs.
Combien de couleurs donc existe-il ?
Il y en a à l’infini. L’œil humain est capable de percevoir un rayonnement électromagnétique de longueur d’onde de 380 nm (la couleur mauve) jusqu’à 740 nm (la couleur rouge).
Ce diapason peut être divisé en sept couleurs, en soixante-dix, ou même en sept cents mille – une telle subdivision est très subjective.
Il est par contre plus commode de garder en tête le système de trois couleurs – rouge / vert / bleu – RGB.
Cette approche est justifiée physiologiquement, car les récepteurs de couleur de la rétine de l’œil humain contient trois types de fotopsines sensibles aux couleurs rouge, vert et bleu respectivement.
Le capteur numérique voit le monde en trois couleurs également, et forme une image à partir de canaux rouge, vert et bleu.
Le mélange de ces trois couleurs primaires dans de différentes proportions produit une grande variété de couleurs.
Ces trois couleurs mélangés dans des proportions égales forment la couleur achromatique – de différentes nuances du gris.
L’intensité maximale de tous les canaux résulte en blanc, l’inverse – en noir.
En fermant le spectre, on obtient la roue des couleurs qui facilite la visualisation des transitions de couleurs.
Le couleurs qui se trouvent en face l’une de l’autre sur la roue des couleurs se neutralisent mutuellement en formant des nuances de gris – ces couleurs s’appellent les couleurs complémentaires : la couleur complémentaire au rouge est le bleu, au vert – le violet, au bleu – le jaune.
Les caractéristiques de la couleur et leur contrôle
Les couleurs se caractérisent par la tonalité, la saturation et la luminosité. La tonalité dépend de la couleur d’éclairage et de la couleur de l’objet – en d’autres termes, du type des ondes qui tombent sur l’objet et du type de celles qu’il reflète.
Le règlage de la balance des blancs affecte l’équilibre des couleurs – on peut l’ajuster pour maximiser leur conformité avec la réalité, ou bien au contraire, on peut la changer pour obtenir les couleurs artistiques en fonction de son propre goût.
Le contrôle sur la clarté se réduit au contrôle de l’intensité de la lumière : plus de lumière rend les couleurs plus claires, moins – plus sombres. La luminosité générale de l’image est déterminée par l’exposition.
La chose la plus difficile est de contrôler la saturation des couleurs – pour que les couleurs ressortent richement, elles doivent être bien saturées en réalité.
Si la scène originale est pauvre en couleurs, dans la plupart des cas on ne pourra pas intensifier les couleurs dans ni le convertisseur RAW ni dans les rédacteurs graphiques, sauf si on colorie la photo manuellement.
Oui, quand les couleurs sont belles, il n’y a rien de mal si on souligne davantage leur beauté et leur intensité (dans des limites du raisonnable, bien sûr), mais il sera impossible de rendre les couleurs d’emblée ternes et fanées en une superbe palette – on peut les améliorer un peu, les rendre acceptables, mais rien au-delà de ça.
Si met l’intensité de la couleur vers la limite maximale, on va plutôt ruiner l’image, et pas la transformer en un chef-d’œuvre – dépensez donc votre temps et l’énergie pour réaliser de nouvelles belles photos, et non pour réanimer les images non-réussies : le monde autour de nous est plein de couleurs, il est faut seulement pouvoir les voir 🙂
La chasse aux couleurs
La nature est autosuffisant dans sa beauté – et sa beauté brille peu importe si on la regarde ou pas. La plupart des gens ne voient jamais les belles couleurs dans leur vie quotidienne tout simplement parce qu’ils ne essaient même pas de les voir – ils sont trop paresseux pour lever leur tête, ils dorment ou ils mangent lorsque le ciel flambe des couleurs au lever ou au coucher du soleil. Toute la journée ils passent dans une chambre étouffante et deviennent myopes, et quand ils voient des couleurs inhabituelles, ils ont tendance à croire aux manipulations du Photoshop.
Il est vrai que les couleurs fantastiques ne se produisent pas trop souvent – il serait naïf d’espérer les attraper si vous ne sortez dehors que pour deux d’heures par jour, mais en plus pas aux moments le plus photogéniques.
En traversant l’atmosphère, la lumière du soleil se dissipe en partie – tout d’abord, sont dispersés les rayons aux courtes longueurs d’onde, en rendant le ciel bleu et en le transformant en une source de lumière supplémentaire.
En conséquence, nous avons habituellement à faire avec deux types de lumière : la chaude lumière directe du soleil et la froide lumière dispersée du ciel. Le côté de l’objet orienté vers le soleil est éclairé par la lumière directe, et son côté sombre par la lumière dispersée.
En journée, la luminosité de la lumière du soleil est tellement élevée par rapport à la luminosité de celle du ciel, que sur les photos, les zones claires deviennent fanées et blanchâtres, tandis que les ombres – noires et sans vie.
Pour que les couleurs ressortent bien saturées, la lumière du soleil et celle du ciel doivent être équilibrées – elles sont bien sûr d’une tonalité différente, mais leu intensité doit être similaire – ceci n’est possible que lorsque le soleil se trouve assez bas par rapport à l’horizon : plus bas se trouve le soleil, plus épaisse est la couche d’air à travers laquelle les rayons doivent passer – donc, les rayons se dispersent plus dans l’atmosphère.
Ainsi, la lumière directe du soleil devient moins intense (car la plupart des rayons se dispersent) et plus chaude (car ce sont principalement de longues ondes rouges qui atteignent la Terre).
Avant le coucher du soleil, lorsque les lumières chaude et froide se complètent mutuellement, les contrastes sont adoucis et la saturation des couleurs augmente.
Illuminé par les derniers rayons du soleil, les sujets sont peints dans des couleurs d’or, tandis que les ombres bleuâtres accentuent la texture et le relief.
La couleur de pointe ne dure que quelques minutes, voire quelques secondes, et tombe sur les moments proches aux levers et aux couchers du soleil. Vous serez souvent déçu, mais la patience est toujours récompensé – il est pratiquement impossible de prédire exactement le passage du point culminant, c’est pour cela qu’il est nécessaire d’arriver au moins une demi-heure avant le coucher du soleil et y rester pendant au moins une demi-heure après sa disparition derrière l’horizon. Faites donc toutes une série d’images pour pouvoir ensuite en choisir les meilleures – les pixels sont gratuits de nos jours 🙂
Il est plus commode de capturer les couchers de soleil – on ne doit pas se lever avant l’aube, ni se rendre au cible dans le noir, ni claquer les dents dans le froid matinal en réglant son matériel.
Cependant, souvent les levers du soleil sont plus beaux et plus photogénique que les couchers – et en tout cas, il y a beaucoup moins de photographes qui ne sont pas paresseux pour se lever tôt que ceux qui aiment rester au lit jusqu’à midi.
N’oubliez pas le temps : les crépuscules (donc, quand le ciel n’est pas encore devenu sombre et les lumières artificielles commencent à se manifester) donnent la possibilité de produire de superbes couleurs sans précédent des paysages urbains : le faible niveau de contraste de lumière permet d’obtenir des couleur contrastées.
Ni les ombres noirs, ni la lumière brisées ont pas de couleur – pour que les couleurs soient saturées, la lumière ne doit pas être trop dûre.
Je ne veux pas dire que le contraste, ce est quelque chose de mauvais – au contraire, les images contrastées sont vives et réalistes, mais les zone de l’image aux couleurs intenses ne doivent pas se prévaloir de hautes différences au niveau de la luminosité.
Par exemple, le contraste global des paysages au coucher du soleil est très élevé, jusqu’au point que les objets au premier plan deviennent de noires silhouettes, mais de locaux contrastes du ciel sont relativement faibles – le ciel ne contient pas de noir ni de blanc et préserve intégralement la diversité et la richesse des couleurs.
L’intensité des couleurs
Il est évident que l’intensité des couleurs paraît maximale à l’éclairage modérée – la surexposition tue les couleurs plus rapidement et plus radicalement que la sous-exposition.
Soyez prudent avec l’exposition – souvent le système automatique se trompe dans les situations d’éclairage difficile. En photographie numérique, la surexposition n’est pas autorisée – car elle tue les couleurs et la texture, tandis qu’il n’est pas souvent possible de sauver les zones claires sans pertes de qualité ; de petites sous-expositions sont généralement acceptables.
La couleur crée l’ambiance
La palette de couleurs de l’image a une forte influence sur sa perception par le spectateur. Il est connu qu’on peu diviser les couleurs en des couleurs chauds (le rouge, le jaune, l’orange) et les couleurs froides (le bleu, le mauve, le vert).
Cette division est assez subjective car il y a beaucoup de couleurs intermédiaire – les jeunes feuilles vertes-jaunâtres à travers lesquelles brillent les rayons du soleil sont plutôt chaudes ; la couleur jaune-verdâtre du citron est généralement perçue comme couleur froide ; selon la situation, les couleurs du coucher du soleil aux nuances bleues et mauves peut être perçue différemment.
En plus, les stéréotypes psychologiques dépendent d’une concrète personne – pour les uns, le froid s’associe avec le nez rouge, et pour les autres – avec le nez bleu.
Néanmoins, les tendances générales peuvent être clairement retracées – les couleurs rouges, jaunes, oranges stimulent et excitent; les couleurs rouge foncé, bordeaux, marron, vert sombre calment, parfois elles sont trop pesantes; les couleurs beige, bleu et de différents teintes pastel donnent une sensation de légèreté et de sérénité; en fonction de la situation, les couleurs bleu profond, mauve, bleu-vert respirent du froid peuvent être perçues soit en tant que calmantes, soit comme déprimantes.
La composition de couleur
La couleur est un élément important de la composition, tout comme la ligne, la forme, la texture, le volume. Ce sont les couleurs vibrantes qui vont en premier lieu attirer l’œil du spectateur – donc, utilisez-les pour attirer son attention, et évitez les couleurs vives à la périphérie de l’image (car elles vont briser l’harmonie et distraire du noyau sémantique).
Les objets aux couleurs chaudes semblent être situés plus près qu’ils sont réellement et attirent plus d’attention que les objets aux couleurs froides.
Le contraste des couleurs peut être ne pas être moins dramatique que le contraste tonal – le feuillage jaune sur le fond du ciel bleu foncé rend l’image presque tridimensionnelle.
Les couleurs contrastée des côtés opposés de la roue de couleur créent la tension, augmentent le drame et la dynamique de la composition.
Les couleurs similaires donnent un sentiment de tranquillité et d’équilibre.
Il ne faut pas toujours viser la diversité de couleurs – diversité excessive fatigue les yeux. Souvent, les images les plus harmonieuses contiennent une ou deux couleurs dominantes, tandis que les couleurs supplémentaires, plus dynamiques, sont inclus dans l’image globale en tant que de petites taches qui servent de points de référence pour un regard projeté.
La photographie en noir et blanc
La photographie en couleur et celle en noir et blanc représentent deux manières complètement différentes pour capturer la réalité – aucune d’entre elles ne peut être considérée comme meilleure que l’autre : elles reflètent le monde différemment et nécessitent d’un photographe une vision différente du monde.
Le fait que votre appareil capture les photos en couleur par défaut ne vous sauvegarde pas de la nécessité de penser aux couleurs – les couleurs sont importantes et doivent être justifiées.
Si la couleur ne est pas importante pour l’image, il se peut qu’on puisse s’en débarrasser – demandez-vous, est-ce que la couleur améliorera l’image? Si la réponse est “non”, alors elle va faire le contraire.
Cependant, je dois vous avertir de l’autre extrême – il ne faut pas aveuglément convertir en noir et blanc dans l’espoir qu’elle en deviennent plus créatives et élitistes – si vos photos vous semblent pas assez créatives, le post-traitement créatif ne les aidera pas non plus. Et si vous les convertissez en noir et blanc uniquement pour masquer les erreurs de l’éclairage ou les défauts de la balance des blancs, il serait alors plus sage de penser à améliorer les aptitudes photographiques d’abord.
Il est plus facile d’obtenir une belle photo en couleur, mais il en est beaucoup plus difficile d’obtenir une image étonnante – car on est habitué au monde aux couleurs, et il faut donc voir quelque chose de vraiment inhabituel pour nous surprendre.
La photographie en noir et blanc est plus abstraite, elle permet des manipulations plus audacieuse tant lors de la prise de vue, tant au cours du traitement – mais au même temps elle nécessite une grande maîtrise de la composition, ainsi que les compétences de voir et mettre en valeur les nuances tonales.
Moi personnellement, je préfère la couleur. Cependant, pour de certains sujets – par exemple, pour de certaines photos de reportage – la palette achromatique est parfois plus appropriée : de telles photos ont l’air plus fort et, je dirais même monumentale, lorsque la couleur est délaissée comme élément insignifiant.
Rare est le sujet qui ressort aussi bien en couleur et en noir et blanc, mais il y en a – pour avoir la liberté du choix, je capture les photos toujours en couleur – et si par après j’ai besoin de convertir mes images en monochrome, j’utilise les options des rédacteurs graphiques.