La composition en photo

L’aspect principal des arts visuels, la composition – c’est la maîtrise affinée de placement de différents éléments de l’image de façon la plus harmonieuse en fonction des intentions créatifs de son auteur en lui permettant de transmettre au public sa vision artistique.

Lorsqu’un homme observe une scène, les mouvements de ses yeux ne sont pas chaotiques – tout d’abord, il vise à couvrir les éléments les plus importants en fonction de leur attrait (dans l’ordre décroissant), ensuite il observe le champ entier de vue disponible, il évalue la relation entre les objets importants presque sans s’arrêter sur les détails insignifiants, et puis il retourne au centre sémantique.

Cette analyse ne prend que quelques secondes et se répète avec quelques variations du trajectoire tant que le cerveau reçoit de plus en plus d’informations sur la scène.

L’objectif de l’artiste est prendre ce processus sous son contrôle, ainsi en forçant le spectateur à déplacer le regard d’une manière prévisible qui suit son idée, en accentuant les objets significatifs dans l’ordre dicté par votre propre vision du sujet.

Le regard doit retourner au centre de composition encore et encore, et ne pas fuir aux bords de l’image – le spectateur ne doit pas penser à en détourner son regard.

La plupart des photographes amateurs ne paient pas suffisamment d’attention à la composition – en tout cas, ils lui donnent beaucoup moins d’attention qu’au choix du matériel technique. Pourtant, une faible composition mène aux difficultés à comprendre quoi exactement l’auteur voulait nous montrer – qu’est-ce qui est principal ? qu’est-ce qui est bien secondaire ? qu’est-ce que l’auteur en a placé intentionnellement ? qu’est-ce qui est inséré par négligence ?

Si moi, je n’ai pas fait l’effort à y penser, comment pourrais-je attendre de mon audience qu’elle y pensera pour moi ?

Si je ne sais pas ce que mes réalisations doivent transmettre, comment mon public pourrait alors le savoir?

Souvent, vos images sont le seul lien entre vous et le public, permettant de partager vos sentiments au sujet des scènes représentées. La négligence du photographe envers ces propres travaux engendre de la négligence des spectateur – si vous voulez que l’on fasse de l’attention à vos travaux, soyez prudents lors de leur création.

L’harmonie dans la simplicité

La clé d’une forte composition est en sa simplicité – éliminez-en tout ce qui ne lui appartient pas selon votre idée (au même temps, vous pouvez vous assurer su fait s’il y a une idée).

Enlevez tout ce qui est inutile, ce qui ne améliore pas la composition, et vous n’aurez que des éléments qui transmettront vos pensées à l’audience.

S’il ne restera plus rien, au moins vous économiserez alors de l’espace sur la carte mémoire – ce qui n’est pas mauvais non plus 😉

Le regard du spectateur ne doit pas errer en recherchant ce qui est important et ce qui ne l’est pas – ne lui laissez pas de choix 😉 De lumineux objets contrastés attirent l’œil, c’est pour cela – s’ils sont importants – placez-les le plus joliment possible, sinon retirez-les sans regrets car ils ne vont que nuire à l’idée principale.

Ne pensez pas aux petits détails lors de la prise de vue – si votre équipement fonctionne correctement et vos mains ne tremblent pas, les détails ne vous pas s’enfuir nulle part 🙂

Mais personne ne se souciera de la netteté de votre image si sa composition est faible.

Au début, vous devez simplifier la composition au maximum et obtenir un harmonieux arrangement équilibré de ses éléments-clés : elle doit attirer le regard même vue de loin comme une petite vignette, et si elle n’est pas intéressante comme une petite icône, personne ne va la contempler non plus en grande taille.

À quoi bon alors se soucier des détails ? Les détails sont importants seulement lorsque la composition est idéale 🙂

Faites abstraction des objets concrets – en ce moment, il n’a pas d’importance ce que vous capturez, mais surtout comment vous le capturez.

Ne regardez pas les objets photographiés, mais soulignez la liaison entre eux – essayez de penser aux simples figures géométriques, aux couleurs, aux lignes – les angles vifs, les lignes droites, les couleurs vives, les contrastes élevés augmentent la tension de la composition, tandis que les courbes douces et des couleurs pastel l’apaise.

On obtient une composition balancée en équilibrant les côtés gauche et droit – la version la plus simple d’un tel équilibre est la symétrie. Pourtant, l’équilibre asymétrique est également possible et souvent il ressort beaucoup plus intéressant et dynamique :

Tandis que la composition équilibrée évoque un sentiment de tranquillité et de paix, celle déséquilibrée est tout à fait acceptable si vous voulez souligner le mouvement et l’agitation : une telle composition nécessite plus d’expérience et est nettement plus spectaculaire.

Rappelez-vous que la plupart des personnes de la culture occidentale lisent du côté gauche à droite – et quand ils regardent les tableaux par exemple, leurs yeux bougent de la même façon : utilisez cette habitude à vos avantages en plaçant les éléments de votre composition d’une manière appropriée.

Les lignes diagonales allant du coin inférieur gauche au coin supérieur droit sont considérées comme lignes remontantes, et celles retombant du coin supérieur gauche au coin bas à droite – comme descendantes : utilisez-les pour diriger l’œil des spectateurs au centre sémantique.

Par tout moyen possible, essayez d’identifier les choses les plus importantes – accentuez la tonalité et soulignez le contraste en couleurs en plaçant les objets clairs sur les fonds sombres, en opposant de vives couleurs chaudes aux froides, en soulignant la différence au niveau de la forme et de la texture de divers objets.

Si votre sujet photographié permet une faible profondeur de champ, profitez-en, utilisez cette possibilité en se concentrant sur le centre sémantique, tout en laissant les objets secondaires floues – les zone nettes attirent toujours l’œil.

La composition détermine les relations entre les objets

Il ne faut pas confondre le cadrage avec la composition – le cadrage détermine la direction de vue et champ de la vision, tandis que la composition – la position mutuelle et les liens entre objets photographiés.

En dirigeant votre caméra dans de différentes directions, en utilisant de différentes focales, en faisant le recadrage lors d’une revue ultérieure vous pourrez bien sûr modifier la quantité de l’espace qui se reproduira au final, mais vous ne pourrez jamais corriger une composition échouée.

Pour cela, il faudra, soit, faire bouger les objets physiquement – ce qui n’est acceptable qu’avec de petits objets et des personnes, soit, ce qui est raisonnable lorsqu’il s’agit de montagnes et de forêts – se déplacer soi-même.

D’habitude, au vu d’une scène intéressante, les photographes amateurs s’arrêtent à ‘l’endroit le plus commode et dans le meilleur des cas varient la longueur focale avant de pousser le déclencheur.

Tenez par contre à l’esprit que généralement, la position la plus confortable garantit une ennuyeuse composition – ne soyez pas paresseux pour vous déplacer ! Faites un pas à droit, à gauche, asseyez-vous, allongez-vous sur le sol, grimpez sur un arbre, essayez de vous rapprocher encore plus si vous disposez d’un objectif à grand angle pour souligner la perspective, ou au contraire, reculez-vous et prenez un objectif à une longue focale pour faire approcher visuellement le premier plan et arrière-plan.

Cherchez le meilleur point pour vos réalisations qui permettra de le montrer de la manière la plus expressive – et seulement en ce moment vous n’aurez pas de doutes ni par rapport à votre situation, ni par rapport à la perspective : lorsque tout les éléments-clés sont placés harmonieusement, lorsqu’il n’y a rien qui gêne votre regard, définissez-la et capturez-la 🙂

Le cadrage

De certains photographes amateurs croient fermement que la photo doit forcément être réalisée dans le format 3 sur 2, et que le cadrage subséquent empiète les fondations de l’univers.

Pourtant, il n’est pas toujours possible de “faire entrer” une bonne composition dans une image à un rapport standard de ses côtés – de certaines scènes nécessitent un cadrage carré, et d’autres, au contraire, ressortent mieux en un panorama étendu.

Mon conseil donc est le suivant – composez-les de façon à utiliser le maximum des capacités de votre capteur lorsqu’il est possible, mais si jamais la scène photographiée nécessite un cadrage hors de standard, capturez-la en le tenant dans la tête : vous pouvez toujours découper toute partie inutile à l’aide d’un rédacteur graphique, tout moyen est bon s’il améliore le résultat final.

Aussi, il arrive des situations quand – en capturant une scène distante – la longueur de la focale utilisée ne suffit pas, et au même temps il n’existe aucun moyen pour se rapprocher. Quoi faire donc ?

Utilisez alors l’objectif à la focale la plus longue, et puis découpez les bords n’en laissant que des fragments désirés – en termes de l’échelle et de la perspective, ce sera équivalent à l’utilisation d’un objectif à une focale plus longue.

Lors de cette technique, la qualité peut détériorer, mais vous finirez par obtenir une composition nettement plus forte, ce qui sera beaucoup plus important.

Il n’y a pas de règles dans un vrai art

Tout ce que je viens d’écrire dans cet article n’est pas un axiome, mais plutôt l’information à réfléchir – évitez donc les règles et les canons de composition.

Au début, les règles peuvent être utiles pour des personnes sans touche esthétique développée, et elles vont certainement les aider à atteindre un certain niveau acceptable (voire, médiocre), mais ensuite elle vont plutôt gêner qu’aider.

Il y a des cas dans lesquels les lois de la composition marchent, et dans lesquels pas – la foie à l’aveugle qu’en maîtrisant un certain ensemble de règles de base on puisse créer des œuvres d’art crée l’excès de la confiance en soi-même et le manque de stimulation vers le développement et l’amélioration personnels.

Pendant la prise de vue, ne pensez pas aux règles, mais à ce que vous aimeriez dire – quelles émotions doivent être stimulées ? quelle est l’idée principale ? Quand vous aurez de claires réponses à ces questions dans votre esprit, vous n’aurez qu’à organiser les éléments de la scène, en les subordonnant à vos idées créatives, et capturer l’image finale 🙂

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