Bokeh

Qu‘est–ce que c’est, le bokeh ?

Le bokeh est une caractéristique des qualités esthétiques de la zone de l’image en dehors de la zone de la mise au point.

Le bokeh n’a rien à faire avec la netteté – deux focales transmettant sur une image un même objet d’une netteté égale peuvent avoir le dessin de la zone floue complètement différent, dont les subjectifs mérites artistiques sont décrits par le terme «bokeh.

D’un point de vue de construction, une focale idéale focalise la lumière à partir d’une source de la lumière ponctuelle sous la forme d’un cône régulier.

Lorsque le sommet du cône se projette sur la surface du senseur de votre appareil, on obtient un très petit point sur la surface du senseur.

En fonction de la qualité de la focale, plus petit est ce point, plus nette devient l’image résultante.

Si la source de la lumière n’est pas dans la zone de la mise au point, ce cône croise le senseur, et le petit point se transforme en un disque qui s’appelle «le cercle de confusion».

Lorsque la quantité de tels cercles de confusion deient suffisamment importante, généralement ils commencent à affecter de manière significative l’appréciation esthétique du résultat final.

En raison du fait que pour la plupart des cas, la mise au point se fait sur l’objet le plus proche, le bokeh est  observé au fond (à l’arrière-plan) plus souvent qu’en avant (au premier plan).

Il est évident que le bokeh devient perceptible lorsque la profondeur du champ est assez faible.

La taille des cercles de confusion sera plus grande :

– plus le format du caméra est élevé,

– plus la longueur focale est élevée,

– plus l’ouverture de la focale est ouverte,

– plus la distance de l’objet à l’arrière-plan est élevée, et

– moins la distance entre le caméra et l’objet élevée.

La qualité du bokeh

Le bokeh est une notion subjective – il est donc difficile de parler du bon ou du mauvais bokeh, et encore plus difficile de le mesurer dans de certaines unités mathématiques.

Personnellement, moi, j’aime bien le bokeh doux qui rend l’arrière-plan légèrement flou et qui n’interfère pas à la perception des principaux éléments de mes clichés.

Un bokeh est mauvais pour moi lorsqu’il saute dans les yeux et distrait l’attention du premier plan.

Optiquement, un cercle de confusion parfait ressemble à un disque uniformément éclairé avec des bords assez bien prononcés – un tel disque peut être beau en soi, mais en tant qu’élément du fond flou, de tels cercles parfaits créent l’illusion de netteté grâce à la netteté de leurs contours, et détournent donc l’attention des forts objets significatifs du premier plan.

Malheureusement, ou peut être heureusement, il n’existe pas de focales idéales – les focales réelles ont un nombre d’aberrations ou des distorsions, ajustés à des degrés divers par leurs développeurs.

Le niveau d’aberrations sphériques de la focale affecte la répartition de la lumière dans le cône – et par conséquent, l’uniformité de l’éclairement du cercle de confusion – en réalité, il aura presque toujours des bords un peu flous, et la répartition de la luminosité sera très différente au centre du disque et à ses bords.

Un beau bokeh (à mon avis) suppose une diminution assez souple de la luminosité du cercle du disque vers ses bords. Ceci est une conséquence des aberrations sphériques de la focale pas entièrement ajustées – en d’autres termes, l’imperfection technique devient un vrai mérite artistique.

L’extrême opposé sont les aberrations sphériques trop corrigées – dans ce cas, la luminosité du cercle de confusion augmente du centre vers ses bords. Quant à moi, je n’aime pas trop de tels effets, mais beaucoup de gens en sont au contraire enchantés.

Beaucoup de focales de zoom produisent le bokeh d’une qualité variée en fonction de la distance focale et de la distance de la mise au point : c’est normal, parce que les schémas optiques de telles focales supposent toujours des compromis – il est presqu’impossible d’atteindre un bokeh parfait dans toute la gamme des distances focales, et les producteurs visent un cercle de confusion parfait plutôt d’un point de vue mathématiquement qu’artistic.

En outre, si on optimise le dessin et la forme du bokeh, ceci est généralement fait pour les zones de l’arrière-plan, en délaissant en quelqeu sorte la nature du bokeh du premier-plan.

Il n’y en a rien de mal : pour la plupart des cas, les gens préfèrent voir un premier plan net et l’arrière plan flou – un beau bokeh est donc demandé plutôt pour le fond.

Les facteurs qui affectent le bokeh

Le nombre et la forme des lames d’ouverture

La construction du diaphragme de la focale n’affecte pas la qualité du bokeh, mais plutôt la forme des cercles de confusion.

En fait, ce n’est que rarement que les cercles de confusion ont une forme parfaitement ronde – d’habitude ils apparaissent comme des polygones plus ou moins réguliers, dont le nombre de côtés correspond au nombre de lames du diaphragme (le diaphragme des focales de Canon en ont 6, 7, 8, parfois même 9).

Plus élevé est le nombre de lames d’ouverture de la focale utilisée, plus arrondi paraît le disque du cercle de confusion (en règle générale, les focales disposant d’un nombre impair des lames d’ouverture génèrent des polygones plus agréables visuellement).

Les focales modernes sont dotées des lames d’ouverture légèrement courbées, ce qui fait approcher la forme des polygones vers celle d’un cercle – les focales disposant de 9 lames d’ouverture arrondies produisent un bokeh presque parfaitement circulaire.

Si le cliché a été réalisé à pleine ouverture, les cercles de confusion aux bords prendront une forme ovale, tout en restant tout à fait ronds dans le centre de l’image.

Les caractéristiques de la construction de la focale

Depuis les débuts des années 1990, Nikon fabrique les focales de portrait (AF DC-Nikkor 105mm f /2D et AF DC-Nikkor 135mm f /2D) équipées d’un mécanisme permettant de contrôler la nature de bokeh en varierant le degré de correction des aberrations sphériques – ceci permet d’affiner le caractère du flou à l’avant ou à l’arrière-plan, ainsi que pour les valeurs spécifiques de l’ouverture du diaphragme.

Les focales catadioptriques produisent un bokeh sous forme des anneaux – mais il faut aimer cet effet 🙂

Les stabilisateurs

Si votre caméra ou la focale est équipé d’un stabilisateur optique, il vaut mieux le désactiver si vous souhaitez obtenir un bokeh parfait – la plupart des systèmes de stabilisation ont la tendance à rendre les zones hors de la zone de la mise au point d’un air troublé.

Le contraste

Plus l’arrière-plan est contrasté // plus les reflets sont brillants, plus visibles sont les cercles de confusion et plus nettement leurs bords ressortent. 

Le bokeh le plus évident est obtenu lors de la réalisation des clichés :

– des villes nocturnes, et

– sur le fond du feuillage percé aux rayons du soleil.

Les couleurs des objets en dehors de la zone de mise au point

Le degré des aberrations sphériques diffère en fonction de la longueur des ondes de la lumière.

En tant que résultat de la différence chromatique des aberrations sphériques pour les rayons aux différentes longueurs des ondes, les bords des cercles de confusion à l’arrière-plan acquièrent un léger bord flou jaunâtre, et au premier plan – un même bord plutôt pourpre.

Cet effet est particulièrement visible lorsqu’on utilise les objectifs à des longues focales aux grandes ouvertures – le bokeh devient particulièrement doux lorsque le est fond entièrement vert (ce qui fait la réalisation des portraits en plein l’air tellement intéressante).

***

Enfin, permettez-moi de vous donner un petit conseil : la obtention du beau bokeh n’est pas l’objectif final (contrairement à ce que les débutants pensent) – personne ne vous interdit de vous amuser un peu en capturant quelques clichés uniquement afin d’obtenitr un joli bokeh (mais un tel amusement risque de vous ennuyer assez vite).

Pensez au bokeh plutôt comme à l’un des outils d’expression, mais ne faites surtout pas d’idole de cet effet 🙂

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